5 Avril – Colloque : Land’s furrows and sorrows – Écrits et Cris de la Terre dans le monde anglophone.


ÉCRITS ET CRIS DE LA TERRE DANS LE MONDE ANGLOPHONE /

LAND’S FURROWS AND SORROWS

IN ANGLOPHONE COUNTRIES

Colloque international

Hôtel d’Assézat – Salle Clémence Isaure

5-8 avril 2018

Des traces des animaux dans la nature sauvage aux sillons de la charrue dans la terre cultivée, la terre propose une écriture à déchiffrer et laisse entendre sa voix à travers des multitudes de voix. H.D. Thoreau parle de la terre agricole comme un palimpseste où tous les paysans ont écrit leur vie à travers les gestes agricoles et ont remplacé le parchemin par la terre. Des poètes, comme Seamus Heaney en Irlande ou Niyi Osundare au Nigéria voient dans l’outil agricole la plume de l’écrivain et d’autres, comme John Clare, ont chanté le monde rural.
Les mythes des peuples d’Amérique ont souvent fait de l’agriculture un élément de l’histoire de la Création. Au Japon, des paysans ont transformé des rizières en œuvres d’art picturales.
Des agronomes voyageurs comme Arthur Young au XVIIIème siècle, ont observé les techniques agricoles des pays traversés et les ont relatées dans leurs récits. L’observation des peuples a conduit à mieux connaître la terre qui soigne à travers notamment l’utilisation des plantes.
Les transformations du paysage au cours des siècles, soulignées par les écrivains, peintres et dessinateurs, racontent l’histoire des peuples : la transformation de l’Amérique verte des pionniers en une vallée de cendres vue par Fitzgerald, où ne restent que les fantômes des champs de blé (The Great Gatsby), la plantation de café de Karen Blixen racontant l’histoire de la colonisation dans le paysage africain (Out of Africa), ou les transformations du paysage canadien par le Pacific Railway, sont quelques exemples d’une terre qui raconte son histoire.
Comment les hommes ont-ils fait de la terre la page d’une histoire que des artistes ont décelée et que les agriculteurs continuent à raconter au fil du geste ? Et l’écriture de la nature peut-elle suggérer une autre façon de lire cette mémoire de la terre ?
La relation terre et écriture est aussi d’ordre politique et peut aborder le rôle de l’écrit et notamment de la littérature dans la défense de la terre (Rick Bass et la vallée de Yaak, Wangari Maathai, Prix Nobel de la Paix qui, dans son ouvrage autobiographique Unbowed, raconte son expérience de reboisement d’une partie de l’Afrique par des femmes, donnant vie au conte de Jean Giono, L’homme qui plantait des arbres. L’écocritique sera un élément crucial dans la discussion. Des textes de Joni Adamson, Lawrence Buell, Alison Hawthorn Deming, Scott Slovic permettront d’approfondir le rôle du texte écrit dans la prise de conscience de la relation de l’être humain à la terre et au non humain.

 

La terre écrit aussi l’écrasement ou la liberté des peuples par la répartition des territoires et les migrations d’une terre à l’autre. Sont concernées l’histoire des peuples autochtones mais aussi la reconstruction et un retour à la liberté par la littérature et les arts, ou la défense de la langue. Sera aussi envisagé le rôle du non humain dans le rapport entre terre et liberté.
On peut étudier le rôle et la place des peuples premiers, le rôle de l’écriture et de toute forme de représentation dans la protection des hommes et du monde naturel. Le rapport entre écriture et écologie (ou écriture et sciences de la nature et de la vie de la terre) peut y être revisité. Diverses aires géographiques seront prises en compte (Royaume Uni et Irlande, Etats-Unis et Canada, Afrique, Australie, Caraïbes, Inde, etc…, ce qui n’exclut pas la relation entre des pays anglophones et des pays non anglophones). L’étude de la relation des peuples à la terre peut amener à évoquer l’agriculture, la mémoire de la terre et la mémoire collective, les traces de l’homme sur la terre ou la pierre de la Préhistoire à nos jours, les mythes, mais aussi la terre planète et donc les relations politiques et les migrations, les frontières mouvantes, les lieux de plantations ou de déracinements (esclavage, société créole, etc…) et les relations entre pays du nord et pays du sud.
Le double sens du mot culture doit être pris en considération : le sens littéral de « travail de la terre » et le sens figuré réunissant « la culture des lettres, des sciences, des beaux-arts ». La littérature peut être considérée comme un combat et une arme de reconstruction au service de la défense de la terre planète, des territoires volés, des terres blessées et de leurs peuples (On pense aux écrivains de la nature contemporains, mais aussi à l’écriture romantique de la nature comme défense de la terre).
Un autre point d’étude peut être la terre changée en paysage, en lieu d’écriture, de poésie ou de peinture, ou encore la terre lieu de chant et de parole (l’oralité et la littérature des Premières Nations et des peuples autochtones). Une question importante portera sur le discours de la terre : peut-on parler d’une oralité du monde non humain ? Tout ce qui concerne le monde animal, le discours animal, l’écriture animale (traces et constructions) pourra enrichir la réflexion sur la relation entre l’humain et le non humain. Y a-t-il une liberté de la terre non humaine dès lors que l’humain intervient et y grave son discours ?
Ce colloque sera pluridisciplinaire (non seulement des anglicistes mais aussi des hispanistes, des agronomes, des chimistes, des mathématiciens, des anthropologues, des ethnologues, des archéologues, des paléontologues, des géographes, des historiens, des physiciens, des astrophysiciens et des biologistes, entre autres, seront bienvenues.
Quelques suggestions de thèmes qui pourront être abordés :
Les techniques agricoles comme miroir des civilisations.
La terre palimpseste et l’agriculture comme écriture.
Terre romantique, terre préservée.
Récits d’agronomes voyageurs.
Les transformations du paysage comme reflet de l’histoire.
L’écriture de l’eau et les conflits de territoires.
Les mythes des Premières Nations reflets du monde agricole.
La plume et l’outil : Les poètes et la terre.
Les nombres dans la géo-graphie.
La terre qui soigne (le rôle des plantes .dans les techniques médicales, la nature qui soigne, etc…).
Chimie et écriture de la terre.
Traces sauvages et traces cultivées : le monde animal comme mémoire de la terre (archéologie, zoologie, bio-diversité, traces de passages animaux, labours, pastoralisme, etc… ).
Migrations, racines et déracinements.
Liberté et terres volées.
Ecriture et voix de la terre non humaine.
L’oralité de la terre ?

Le poète Niyi Osundare sera l’invité d’honneur de ce colloque qui se tiendra à Toulouse, à l’Hôtel d’Assézat (Salle Clémence Isaure) du 5 au 8 avril 2018.

Françoise Besson : francoise.besson@wanadoo.fr

LAND’S FURROWS AND SORROWS

IN ANGLOPHONE COUNTRIES

International Conference

Hôtel d’Assézat – Salle Clémence Isaure

5-8 April 2018

From animal traces in wild nature to the furrows drawn by the plough in cultivated fields, the land proposes a writing to be deciphered and lets its voice be heard through innumerable human and non human voices. Thoreau speaks about agricultural lands as a palimpsest where all peasants have written their lives through agricultural gestures, replacing parchment by the land. Poets, like Seamus Heaney in Ireland or Niyi Osundare in Nigeria, see their pens as agricultural tools, and others like John Clare, sing the rural world.
Native American myths have often made agriculture an element in Creation stories. In Japan, some peasants transformed ricefields into pictorial works of art.
Agronomists and travellers like Arthur Young in the 18th century, observed agricultural techniques in the countries they visited and reported about them in their travel books. The observation of peoples’ healing techniques led to a better knowledge of the healing earth through the use of plants among other things.
Landscape transformations that appeared in the course of centuries, highlighted by writers, painters and drawers, tell peoples’ history: the transformation of pioneers’ green America into a valley of ashes seen by Fitzgerald, where only ghosts of corn fields are left (The Great Gatsby), the coffee plantation of Karen Blixen telling the history of colonisation on the African landscape (Out of Africa), or the transformations of the Canadian landscape by the construction of the Pacific Railway, are some examples of a land telling its (hi)story.
How did men make the land the page of a story that artists could read and that farmers go on telling through their gestures? Can nature writing suggest another way of reading the world?
The link between land and writing is also political and the role of writing in the preservation of the land will be discussed, particularly the role of literature in the defence of the land (Rick Bass and the Valley of Yaak, Wangari Maathai, 2004 Nobel Prize winner who, in her autobiography Unbowed, tells her experience of the reforestation of a part of Kenya with hundred of women, thus giving flesh to Jean Giono’s tale L’homme qui plantait des arbres). Ecocriticism will be a crucial point in the field. Texts by Joni Adamson, Lawrence Buell, Alison Hawthorne Deming, Scott Slovic will help to see the role of the written text and of art in the way to the awareness of human beings’ relationship with the earth and with the non human.
The land also writes about the oppression or freedom of peoples through the distribution of territories and the migrations from one territory to another. The history of indigenous peoples and also the more recent migrations due to wars can be discussed as well as the notion of reconstruction and the return to freedom through literature and arts, or through the defence of a language. We can also evoke the role of the non human in the relationship between the land and freedom (the travels of seeds and plants, of animals placed in zoos, after voyages of discovery appearing as a sign of colonization and a will of preservation at the same time).
We can study the place of the First Nations and the notion of belonging, the role of writing and of all forms of representation in the protection of human beings and of the natural world. The relationship between writing and ecology (or writing and natural sciences) can be revisited. Various geographical areas will be considered (Africa, Australia, Canada, the Caribbean Islands, Ireland, the United Kingdom, the United States of America, etc…, which does not exclude the relationships, correspondences, parallelisms or contrasts between Anglophone and non Anglophone countries).
The study of the relationship of peoples to the land and the earth may lead us to speak about agriculture, the memory of the land and collective memory through myths, human traces on the soil or on rocks from Prehistory to our days, but also the earth as a planet. Political relationships and migrations, moving frontiers, planting or uprooting places(slavery, Creole society, etc…) and the relationships between Northern countries and Southern countries should be crucial points.
The double meaning of the word culture must be taken into account: the literal meaning — cultivating the land— and its figurative meaning reuniting “the culture of literature, sciences and arts” may help us to understand the link between land and writing.
Literature may be considered as a fight and a (peaceful) weapon of reconstruction serving the defence of the earth as a planet, of stolen territories, of wounded lands and the peoples dwelling on them. (One can think about contemporary nature writers, but also about romantic poetry as a defence of the earth).
Another angle of vision might be the land changed into a landscape, into a place of writing, of poetry or painting, or else the land as the place of a chant and of words (orality and literature with First Nations and indigenous peoples).
An important question will concern the speech of the land and the voices of the earth: can we speak about orality as far as the human world is concerned? Can we speak about animal speech and animal writing (traces and constructions): these questions will allow us to enrich the reflexion on the relationship between the human and the non human. Is there such a thing as a liberty of the non-human earth, from the moment when the human being intervenes and engraves his own speech on it?
The conference will be multidisciplinary  (historians, geographers, literary critics, agronomists, chemists, mathematicians, anthropologists, ethnologists, archeologists, physicists, astrophysicians biologists, and poets among others, will be welcome).
Here are some suggestions:

 

Agricultural techniques as a mirror of civilizations.
The land as a palimpsest and agriculture as writing.
Romantic earth and preserved earth.
Travelling agronomists’narratives.
Landscape transformations as a reflexion of history.
Water writing and land conflicts.
First Nations’ myths as reflexions of the agricultural world.
The pen and the tool: poets and the land.
Names and Numbers in geo-graphy
Chemistry and land writing.
Healing earth (the role of plants and of the non human world in healing techniques, healing nature, etc…).
Wild traces and cultivated traces: the animal world as the memory of the earth (archeology, zoology, bio-diversity, traces of animal movements, ploughing, pastoralism, etc… )
Migrations, roots and uprooting.
Freedom and stolen lands.
Writing and voices of the non human world.
The orality of the earth?

The poet Niyi Osundare will be the guest writer of the conference, which will take place in Toulouse, France, Hôtel d’Assézat (Salle Clémence Isaure) from 5 to 8 April 2018. Françoise Besson, francoise.besson@wanadoo.fr