Cellules souches et médecine régénérative – Un problème de société –


Colloque organisé par Alain BOUDET et Louis CASTEILLA
Professeurs à l’Université Paul Sabatier

Cellules souches et médecine régénérative

Légende de la photo : Cellules souches embryonnaires qui se sont engagées en voie de différenciation cardiaque et expriment 2 marqueurs, une protéine de surface (protéine SSEA-1 ou CD15 en rouge) et une protéine nucléaire spécifique du devenir cardiaque (la protéine Nkx2.5 en vert).

Hôtel d’Assézat,
Salle Clémence Isaure, rue de Metz
Mardi 15 novembre 2011 à 14h30- 17h30

Cellules souches embryonnaires et régénération cardiaque,
Michel PUCEAT, Dr de recherche INSERM, Paris.
Cellules souches adultes mésenchymateuses et régénération,
Louis CASTEILLA, Pr à l’Université P.SABATIER,Toulouse.
Programmes de recherche translationnelle,
Luc SENSEBE, Dr en médecine, Dr scientifique de l’E F.S, Toulouse
Aspects réglementaires et questionnements éthiques,
Emmanuelle RIAL-SEBBAG, Chargée de recherche Inserm, Toulouse

Les cellules souches ont deux qualités que ne possèdent pas les autres cellules : leur capacité à se multiplier indéfiniment tout en conservant leurs propriétés et leur aptitude à se différencier en différents type de cellules spécialisées dans des milieux adéquats.
Elles existent chez l’embryon, chez le foetus et son cordon ombilical, ou chez l’individu adulte ce qui explique les diverses classifications de ces cellules selon leurs potentialités et leurs origines.
Leurs caractéristiques permettent d’envisager une utilisation thérapeutique en facilitant la régénération de certains tissus ou parties d’organes. Cependant, l’étude et/ou l’utilisation des cellules souches embryonnaires humaines, potentiellement les plus intéressantes, se heurtent à des problèmes éthiques liés au fait que leur obtention passe nécessairement par la destruction de l’embryon dont elles sont issues. A ce débat, les législations apportent une réponse qui varie selon les pays, mais aussi
selon le moment où elles sont édictées. Une autre difficulté réside dans le risque de cancer qui serait associé à l’administration de cellules peu ou mal programmées.
D’autres sources de cellules souches sont cependant exploitées comme par exemple celles issues du tissu adipeux facile à prélever par liposuccion. Celui-ci contient des cellules souches, qui ont l’intérêt de se multiplier plus vite que celles obtenues à partir d’autres tissus adultes comme la moelle osseuse ou le cerveau par exemple.
Ces cellules souches peuvent se différencier in vitro en cellules musculaires, osseuses et même mais plus rarement en cellules nerveuses. A la lumière de premiers résultats, il apparaît que les cellules souches adultes du tissu adipeux, sont promises à un bel avenir dans la reconstruction des tissus dégradés ou perdus.
Les capacités des cellules souches ont entraîné une forte attente dans le traitement de
pathologies sans remède. Par ailleurs, elles pourraient intervenir dans différentes maladies caractérisées par la dégénérescence ou la destruction de certaines cellules (nerveuses, cardiaques, vasculaires, épidermiques). Dans les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer, mais aussi chez certains diabétiques, leucémiques ou des brûlés graves, elles pourraient remplacer les cellules détruites ou défectueuses. Une autre potentialité qui pourrait avoir des répercussions importantes dans le domaine de la santé est la possibilité de créer via ces cellules des modèles in vitro de cellules humaines
différenciées qui représenteraient des outils précieux pour la mise au point de nouveaux médicaments.
Les limites de cette révolution thérapeutique ne seront pas seulement dictées par celles de la science mais aussi par des réponses aux questions éthiques qu’elle soulève. Les risques doivent également être mesurés comme ceux relatifs à « des erreurs d’aiguillage » conduisant à une reprogrammation inadaptée ou encore à des phénomènes d’induction potentielle de tumeurs, réflexion indissociable du rapport bénéfice/risque qui a toujours gouverné toute médication.

Académie des Sciences, Inscriptions et Belles Lettres de Toulouse
Union Régionale des Ingénieurs et Scientifiques de Midi – Pyrénées.